Une histoire de famille

Ils vivent ensemble du matin au soir et du soir au matin

Depuis quelques années, les petites PME familiales ont le vent en poupe. En Suisse, on estime que sur les 307'700 sociétés existantes, 272'000 sont familiales. Parmi elles, l'entreprise d'événementiel RBO Organisations SARL, créée en décembre 2003 par Robert Bruchez et son épouse Josette : à sa tête, le fils Stève et sa maman, et à la gérance, le père de famille. Une hiérarchie claire et bien définie comme l'explique celui qui a rejoint ses parents en 2006. « Je gère l'entreprise mais je me suis surtout spécialisé dans la technique sur le terrain. Je participe, par exemple à de nombreux forums sur la gestion des manifestations ou des crises lors d'évènements. Je laisse l'intendance à ma maman, et la communication à mon papa. »

Séparer vie privée et vie professionnelle

Est-ce toujours facile au quotidien, de concilier travail et affectif ? Pour le jeune adulte, l'affirmation sort de sa bouche avec une certaine évidence. « J'ai décidé, dès le premier jour, de séparer clairement l'univers professionnel du cadre familial. Ainsi, je ne tiens pas compte des problèmes inhérents à la vie de toute entreprise dans la sphère privée et inversement, notre travail en commun ne souffre pas d'éventuels conflits familiaux. Pour moi, les choses doivent être séparées. Mais cette frontière est facilement franchissable et donc il faut toujours faire attention. Par exemple, une phrase prononcée dans le contexte professionnel ne doit pas ressortir dans la vie privée. »

Même son cloche du côté de ses parents, conscients de l'importance de conserver une certaine marge d'autonomie. « En travaillant en famille, nous sommes presque 24 heures sur 24 ensemble. Il n'y a pas de coupure réelle. On ne se dit pas au revoir le matin et bonsoir le soir, vu qu'on se voit pendant la journée. C'est pour cela que nous prenons des moments chacun de notre côté. Sans cela, on ne se supporterait plus », avoue Josette. De même, « il faut apprendre à faire des concessions », précise Robert. » Parfois quelques tensions surgissent car nos idées ne sont pas toujours les mêmes. »

Main dans la main

Très proches les uns des autres, le trio se complète à merveille. « C'est ce qui fait notre force », explique Josette. « Chacun est fort dans des domaines différents. » Malgré une belle complémentarité, leur caractère bien trempé fait parfois des étincelles. « Mon mari est moi sommes à l'opposé. Si je dis blanc, il dira noir, et vice versa. Steve, lui, tempère. De ces discussions, il en ressort la plupart du temps de belles choses. En général, avec beaucoup de patience, j'arrive presque toujours à obtenir ce que je veux, avec l'acceptation des autres. »

Nul doute, pour les Bruchez, travailler en famille est une affaire qui roule. Même lorsque le traditionnel week-end se passe au bureau ! Pour que leur entreprise marche, ils ne comptent pas leurs heures. « Très souvent, c'est 6 à 7 jours sur 7. Quoi qu'il arrive, il y a toujours un passage au bureau le samedi et le dimanche. Si nous avons une grande manifestation le week-end ou le soir, le lendemain nous devons être obligatoirement au travail», confie Josette.

Quant à une éventuelle reprise de l'entreprise par son fils, la femme fait parler son coeur de maman et espère un jour le voir lui succéder. « Je l'épaulerai jusqu'à ce qu'il me dise qu'il n'a plus besoin de moi. Mais je serai toujours là pour lui donner des conseils, car il sait écouter et accepter mes idées. » Même discours pour son papa. « La décision appartient à mon fils. C'est un caractère assez fort, il devrait très bien se débrouiller », affirme le père de famille. D'ici là, la petite affaire a de beaux jours devant elle !

FG