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Trop de jeunes sans emploi décent faute de compétences acquises

Un rapport de l'Unesco indique que les pays développés sont plein de jeunes qui ne peuvent accéder à un emploi décent par manque de qualification. Dans les pays en développement, la scolarisation stagne autour du chiffre record des années 2000.

Un jeune sur cinq ne termine pas l'école primaire dans les pays en développement. Un peu plus d'un adulte sur cinq dans les pays développés ne dispose quant à lui pas des qualifications nécessaires pour répondre à une offre d'emploi, selon un rapport de l'Unesco publié mardi.
Dans les pays développés, ce sont 160 millions d'adultes (22%) qui "n'ont pas les qualifications nécessaires pour postuler à un emploi ou lire un journal", déplore le rapport.
 
En 2015, peu de pays pourront atteindre les six objectifs de "l'Education pour tous" (EPT) fixés en 2000 à Dakar par 164 pays, "malgré des progrès importants dans certaines régions", prévoit le 10ème rapport annuel de suivi de ce programme.
 
Stagnation
 
Les progrès dans la scolarisation ont été certes "très rapides dans la première décennie de 2000, notamment grâce à l'Inde et à l'Afrique subsaharienne".
 
Mais depuis deux ans, on constate une stagnation avec 61 millions d'enfants (9%) qui ne vont pas à l'école, contre 108 millions (16%) en 1998, a souligné lors d'une conférence de presse François Leclercq, chargé de recherche de l'équipe du rapport.
 
De nos jours, il faut "parvenir au moins jusqu'au premier cycle de l'enseignement secondaire pour maîtriser les compétences nécessaires à l'obtention d'un emploi décent", relève l'Unesco.
 
Or 250 millions d'enfants en âge d'être scolarisés en primaire (soit 39% des enfants), qu'ils aillent à l'école ou pas, "ne savent actuellement ni lire ni écrire", tandis que 71 millions d'adolescents (18% des adolescents) ne suivent pas les cours du secondaire et n'ont pas les "compétences indispensables pour accéder à l'emploi". L'Unesco regrette regrette "un manque criant" de structures leur donnant "une seconde chance".
 
Inadéquation chronique
 
M. Leclercq a égrené des statistiques préoccupantes: alors qu'un habitant de la planète sur six est âgé de 15 à 24 ans, un jeune sur huit est au chômage, un sur quatre gagne moins de 1,25 dollar par jour.
 
"Nous sommes face à une jeune génération frustrée par l'inadéquation chronique entre les qualifications et l'emploi", selon Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, citée dans un communiqué.
 
Même dans certains pays européens, un jeune sur cinq abandonne l'école avant d'avoir atteint le deuxième cycle du secondaire, une tendance d'autant plus problématique en temps de crise.
 
"La création d'emplois ne suffira pas à stopper le chômage des jeunes" s'ils n'ont pas "les qualifications pour les exercer", selon Pauline Rose, directrice du rapport. "Chaque dollar dépensé dans l'éducation d'un individu" génère pendant sa vie active 1 à 15 dollars de croissance économique", calcule le rapport.
 
Développer les filières alternatives
 
Il faut "développer plus largement les filières alternatives" pour les jeunes sortis du système éducatif afin de pouvoir offrir à 200 millions de jeunes "une seconde chance" d'acquérir des compétences, estime l'Unesco.
 
Le rapport chiffre à 8 milliards de dollars l'investissement nécessaire pour permettre à tous les jeunes des pays pauvres d'accéder au premier cycle du secondaire.
 
Impact de la crise
 
L'Unesco s'inquiète aussi de l'impact de la crise sur l'aide à l'éducation. "Le ralentissement économique a frappé les pays riches, avec des répercussions sur l'aide destinée aux pays les plus pauvres, qui sont les plus éloignés de la réalisation des objectifs de l'EPT", relève-t-il.
 
Les Pays-Bas par exemple devraient réduire de 60% leur aide à l'éducation de 2010 à 2015 et se retirer du Burkina Faso en même temps que quatre autres donateurs.
 
Des solutions "novatrices seront nécessaires pour compenser" ce manque, avance l'Unesco, citant les revenus des ressources naturelles et les organisations privées comme sources possibles.

Source: ATS

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