Le projet du Conseil fédéral promet beaucoup, mais les crédits ne suivent pas toujours, a fait valoir Ruedi Noser (PLR/ZH). Il faut prévoir des rallonges, afin que les propositions du gouvernement ne restent pas lettre morte.
Le Conseil fédéral et le Parlement ont fixé quatre priorités: favoriser la relève scientifique, la formation professionnelle, la formation des médecins et soutenir l'innovation. «Si nous lésinons sur les deniers publics dans ces domaines, notre croissance et notre vitalité en pâtiront», a renchéri la socialiste vaudoise Géraldine Savary.
Les incertitudes qui entourent notre pays, comme le franc fort, le manque de personnel qualifié ou notre participation à Horizon 2020, sont fortes. «Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des économies dans ce domaine», lui a emboîté le pas son collègue de parti Didier Berberat (NE).
Premier domaine concerné, la formation professionnelle. Le Conseil fédéral et le National ont prévu un montant total de 3,63 milliards de francs. Trop peu, aux yeux d'une majorité de conseillers d'Etat: le plafond doit être augmenté de 100 millions. Une minorité de gauche a plaidé en vain pour une hausse supplémentaire de 286 millions de francs.
Une autre minorité, emmenée par l'UDC glaronnais Werner Hösli, voulait s'en tenir au projet du Conseil fédéral. On doit se prononcer sur des augmentations plus ou moins fortes, pas sur des coupes, a abondé Thomas Hefti (PLR/GL). Le montant de 25,99 milliards reste très important. «On peut acheter un peu moins de chocolat tout en ayant autant de calories.»
La Confédération n'est qu'un des acteurs, a rappelé de son côté le ministre de la formation Johann Schneider-Ammann. Et son budget doit être à l'équilibre. Le programme de stabilisation est essentiel, aussi pour la formation et la recherche. Le système doit être financièrement solide à long terme, a-t-il plaidé en vain.
Les débats sur les plafonds des dépenses se poursuivent mardi. La commission de l'éducation du Conseil des Etats propose au total de rallonger de 395 millions les crédits proposés par le Conseil fédéral et approuvés par le National.
La majorité des sénateurs a aussi souhaité corriger la loi sur la formation professionnelle. Les subventions prévues pour les personnes ayant achevé des cours préparatoires aux examens professionnels fédéraux ou fédéraux supérieurs devraient être versées annuellement.
La Chambre des cantons a par contre refusé d'ajouter une contrainte voulue par sa commission de l'éducation: les EPF ne devront pas soumettre leurs objectifs stratégiques au Parlement tous les quatre ans.
Le Conseil national a approuvé l'enveloppe totale lors de la session d'été. Entre les coupes voulues par l'UDC et les appels à la générosité de la gauche, du PBD et des Vert'libéraux, la Chambre du peuple a préféré la voie médiane du Conseil fédéral.
Les écoles polytechniques fédérales devraient notamment recevoir 10,18 milliards. Ces établissements devraient aussi pouvoir fixer plus librement leurs taxes d'études et restreindre l'admission des étudiants étrangers, selon une révision de la loi les concernant.
(Source Le Matin)