Si l'apprentissage a du mal à décoller en France, il est en revanche un important rouage de l'économie allemande. 16% des 15-24 ans font un apprentissage outre-Rhin, contre environ 5% en France. Il y a ainsi deux fois plus de contrats qu'en France (559.000 contre 280.000). Il faut dire que le système éducatif allemand valorise fortement la filière professionnelle avec une orientation qui intervient très tôt.
Néanmoins il semble que les jeunes Allemands se détournent quelque peu de l'apprentissage. À tel point que la Deutsche Industrie und Handelskammertag (DIHK) c'est-à-dire la chambre de commerce et d'industrie allemande a tiré la sonnette d'alarme, comme le rapporte le Spiegel. 172.224 postes d'apprentis ne seraient ainsi pas pourvus.
"À la fin juillet, il y avait dans les agences pour l'emploi 24.000 offres de formation en plus que le nombre total de jeunes inscrits", explique au magazine son président de la DIHK, Éric Schweitzer.
Dans le détail, 12.800 postes de vendeurs en magasin n'ont toujours pas trouvé preneur. Le chiffre est également élevé chez les cuisiniers (6.200) de coiffeurs (4.300) ou les mécaniciens (4.000). Les entreprises manquent donc de candidats.
Le Spiegel explique que cette situation est due au fait que les jeunes allemands privilégient désormais les études longues. De 2005 à 2015, ils ont été 150.000 à rejoindre le cycle universitaire supérieur. Sur la même période, le nombre d'apprentis a chuté de 190.000 soit 25% en moins.