L'Etat de Genève va pérenniser un projet pilote à la rentrée. Des coaches payants prêteront main-forte à toutes les entreprises formatrices.
Des coaches pour aider les entreprises dans la prise en charge des apprentis en leur fournissant un soutien et des conseils. C'est le projet pilote mené depuis 2009 par le Département de l'instruction publique (DIP) et l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) pour inciter les entreprises à former des jeunes. Jusqu'ici réservée aux sociétés qui accueillent des élèves en difficulté cherchant à obtenir une attestation fédérale de formation professionnelle, l'offre sera pérennisée dès septembre et ouverte à toutes les entreprises formatrices.
C'est l'un des gros chantiers de la législature d'Anne Emery-Torracinta: la cheffe du DIP veut développer le nombre de places d'apprentissage en voie duale (entreprise-école). «Moins de 5% des jeunes qui sortent du Cycle vont faire un apprentissage en entreprise, c'est très peu! déplore la magistrate. Dans le commerce par exemple, il n'y a clairement pas assez de places et les jeunes se rabattent donc sur les filières à plein temps dans les écoles, beaucoup plus coûteuses pour le canton. Si on veut acquérir une formation performante sur le marché, il faut pouvoir travailler en entreprise.»
Outre le manque de places, dans des domaines comme l'informatique ou la cuisine, «le problème est aussi qu'il y a une inadéquation entre l'offre des entreprises et la demande des jeunes», continue la magistrate. Conséquence: des secteurs comme la construction et la mécanique, en autres, se retrouvent avec des offres sur les bras, malgré une augmentation de 50 à 70 apprentis chaque rentrée.
Il faut donc trouver un moyen d'inciter les entreprises à ouvrir leurs portes. Le projet de coaching en est un. Des experts généralement issus des RH et possédant une bonne connaissance du système de formation et de la réalité des entreprises sont à disposition des formateurs. Ceux-ci peuvent les solliciter plusieurs fois par semaine pour se décharger des tâches administratives comme récolter les pièces nécessaires à l'établissement d'un contrat, gérer les échéances liées à la formation de l'apprenti, servir d'intermédiaire avec l'école, etc. «La formation devient de plus en plus contraignante, la tâche des formateurs est plus lourde, la pratique professionnelle s'est scolarisée, rapporte Grégoire Evéquoz, directeur de l'OFPC. A cette lourdeur administrative chronophage s'ajoute une autre doléance: face à des jeunes en difficulté, les entreprises se retrouvent parfois démunies et n'ont pas les compétences pour les encadrer.»